par Jean-Luc Matte
S’agit-il d’un trio ou d’une chanteuse accompagnée ? A l’écoute, c’est, naturellement, la voix de Melike Tarhan que vous écouterez en premier lieu, une voix profonde et grave placée dans la poitrine, mais qu’une plage ultérieure nous fera découvrir tout aussi à l’aise dans un registre plus aigü. Une voix turque, c’est-à-dire à la porte de l’Orient et ornant donc son chant de mélismes mais avec parcimonie. Mais Melike Aarhan n’est pas qu’une voix, elle est également auteur et compositrice de la plupart des morceaux.
D’autres musiques sont signées par le musicien iraquien Osama Abdulrasol qui tient ici le qanun, cette cithare à cordes pincées orientale dont le son aigu et cristallin vient faire contrepoint au timbre profond de la voix de Melike encore renforcé par les basses du violoncelle de Lode Vercampt. Les deux musiciens nous offrent un accompagnement intelligent, sachant rester discrets lorsqu’il le faut, lorsque l’écoute doit se concentrer sur la voix de Melike, venant renforcer les variations d’expression de celle-ci ce qui n’est pas inutile car de nombreuses chansons sont un peu sur le même type de tempo très posé et, sans cela, l’ensemble pourrait paraître monotone mais, grâce à eux il n’en est rien.
Et pour ne rien perdre, le beau livret nous donne en anglais, le sens des différents textes, inspirés par le fameuse légende des Mille et une nuits..