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Une chanteuse turque. Un joueur de qanun traditionnel irakien. Un violoncelliste européen.

Il n’en faut pas plus pour vous présenter cette combinaison hors du commun qui a donné naissance à ce “Zumurrude” au parfum d’Orient, enregistrement modeste qui n’a d’autre prétention ou d’autre mérite que de vouloir exister, mais qui ne fera pas de vagues et ne sera relayée ni par les radios, ni par les journaux qu’ils soient spécialisés ou non, ni par les spots publicitaires de tout acabit. Et c’est là une donnée essentielle pour qui désire percer les mystères de notre société de consommation : l’absence d’exposition médiatique n’a jamais rendu un disque mauvais ! À contrario, si bien des disques nous sont ainsi imposés et matraqués à longueur de journée, c’est en vertu de leur incommensurable médiocrité (qu’il faut tout de même bien vendre).

Avec Tri A Tolia, je vous convie à un périple chamarré à dos de chameau à travers les jardins suspendus d’une nouvelle Babylone perdue en plein désert. La voix sensuelle de Melike Tarhan nous y guide comme un phare dans ces mille et une nuits d’un tangible imaginaire. Si il y a présence de génie, ce disque en incarnerait la fiole magique. Les parties instrumentales, d’un raffinement qui confine au sublime, ne sont pas en reste, dégageant un charme irrésistible, balayant d’un coup de sirocco les phantasmes désormais inaccessibles d’une Natacha Atlas liposucée et d’une Lisa Gerrard plus dead que jamais.

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